Le capital culturel chefchaouni est diversifié et se retrouve aussi bien dans la composante urbaine que dans le monde rural. Ainsi les Ghomara ont développé des pratiques soufies qui font de la province l’un des principaux berceaux spirituels du soufisme au Maroc.
Un riche patrimoine, matériel et
immatériel a été jalousement conservé pour l’offrir encore aujourd’hui à la
curiosité des visiteurs.
Ø Des traces culturelles :
L’Homme était ici présent 22.000 ans
avant JC sur des sites qui l’attestent comme la grotte de Kahf El Hammar (plaine d’Oued Laou). Plus
tard, l’implantation phénicienne laissera ses traces à Kachkouch et Emsa.
Quelques siècles après, pour avoir représenté
un fief de résistance à l’invasion des Ibères, Targha sera rasée à plusieurs
reprises aux XVème et XVIème siècles.
La Kasbah de Chefchaouen constitue
l’élément défensif le plus important de la ville tout à la fois castrum, camp
militaire permanent, siège d’un pouvoir politique et résidence makhzanienne. A
travers sa galerie d’exposition, son musée ethnographique, créé en 1985, et
surtout son jardin à parfum d’orangers et de jasmin, la Kasbah offre à la fois un plaisir visuel et un
intérêt intellectuel incomparable.
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La dimension immatérielle
Cette dimension s’exprime notamment
par la musique et la poésie. Musique
des Jbalas, Musique
andalouse ou Hadra, Chefchaouen
rayonne par la
diversité des courants musicaux qui la traversent.
La « taqtouqa jabaliya »
ou la « aîta jabaliya
» , dont les mélopées sont
placées sous l’égide du Saint patron de la région Moulay Abdessalam Ben
Machich, saint soufi enterré
sur le mont
Alam, vient à la
rencontre de cet héritage de l’exode des mauresques vers le
Maroc, la musique
andalouse dont chaque mouvement correspond à
un moment spécifique de la
journée. La Hadra, musique soufie jouée par les femmes exclusivement et
consacrée aux éloges du Prophète Sidna Mohammed fascine par sa poésie autant
que par ses mélodies et contribue largement à cette notoriété de Chefchaouen.